Après plusieurs mois loin d’un guidon, il était temps de remettre les gants. Et quitte à revenir, autant le faire franchement. Mon choix ? Le roadster le plus sportif et le plus puissant du marché : la Ducati Streetfighter V4S. Une semaine complète au guidon de cette bête, c’est ce qu’il m’a fallu pour comprendre que sa réputation n’est clairement pas usurpée. Look diabolique, performances hallucinantes, et une électronique qui rend tout ça presque trop facile. Presque.
Un look à couper le souffle… et des détails qui claquent
La Streetfighter V4S version 2024 joue la carte de l’agressivité assumée. Le design évolue par touches subtiles mais efficaces : ailerons redessinés, lignes affûtées, posture ramassée. À 270 km/h (oui, ça peut y aller…), ces appendices aérodynamiques génèrent jusqu’à 17 kg d’appui. Ça peut sembler gadget sur le papier, mais croyez moi, à haute vitesse, chaque kilo compte.
Le modèle que j’ai essayé était fraîchement sorti de rodage, et livré en version monoplace : pas de selle passager, pas de repose-pieds arrière. Résultat ? Une ligne encore plus épurée et un look qui ne laisse personne indifférent. Bref, une gueule de méchante comme on les aime.
Équipements high-tech : un cockpit qui frôle l’aviation
L’évolution se voit aussi du côté de l’instrumentation. L’écran TFT passe à 6,9 pouces avec la techno Optical Bonding, ce qui améliore la lisibilité même en plein soleil. L’interface embarque toute la panoplie des assistances électroniques Ducati : ABS, DTC, DWC, DQS… tout est là, personnalisable, efficace, et franchement bien intégré. Vous disposerez également d’une option « Pit/Launch » permettant de verrouiller votre vitesse lors de son activation à l’entrée des stands. Mais vous bénéficierez aussi de trois tentatives de launch control ! Ce nombre limité d’essais incite à une utilisation réfléchie, favorisant ainsi la maîtrise et l’efficacité lors du départ. Et cela demande de la pratique …
Changement notable côté partie-cycle : on passe d’un monobras à un double bras oscillant. Moins esthétique, diront certains – moi le premier – mais Ducati compense par une réduction de poids globale. Résultat, ça reste ultra maniable, sans alourdir la ligne ni le comportement.
Et puis il y a cette suspension Öhlins pilotée électroniquement (NIX-30 à l’avant, TTX36 à l’arrière) qui, soyons clairs, fait un boulot incroyable. En conduite dynamique, ça encaisse, ça lit la route, et ça vous colle au bitume avec une précision chirurgicale.
Un moteur toujours plus dingue
Sous le réservoir, on retrouve le désormais célèbre V4 de 1103 cm³. Et même si on le connaît, il continue d’impressionner. La version précédente développait 208 chevaux. Celle-ci passe à 214 ch à 13.500 tr/min, avec un couple toujours aussi présent. En 1ère, 2e, et même 3e, ça arrache sévère. Les assistances ne sont pas là pour faire joli : elles sauvent des vies – ou des permis.
Et si, comme moi, vous trouvez que ce n’est toujours pas assez, sachez qu’un échappement Akrapovic homologué permet de grimper à 226 chevaux. Oui, vous avez bien lu. Deux-cent-vingt-six chevaux. Sur un roadster.
Confort : bien plus accueillante qu’elle en a l’air
Je dois avouer que j’avais quelques appréhensions avant de monter dessus, surtout avec mon gabarit (1m87). Mais surprise : on est bien. Très bien même. Position naturelle, jambes pas trop pliées, buste légèrement sur l’avant mais sans excès. Ducati a vraiment bossé l’ergonomie. Le réservoir a été redessiné, la position du guidon retouchée et avancée de 10mm… et ça se sent. Même après plusieurs heures de roulage, on n’a pas envie de descendre.
Alors oui, on reste sur un roadster ultra-sportif, pas un GT. Mais pour une machine de cette trempe, le confort est bluffant. Peut-être même un peu trop pour ce qu’elle est capable d’envoyer…
Verdict
La Ducati Streetfighter V4S, c’est un concentré de violence maîtrisée. Une machine conçue pour les passionnés, exigeante mais incroyablement bien domptée par une électronique de haut vol. Elle impressionne autant qu’elle fascine, et elle mérite clairement son titre de roadster le plus puissant du marché. Une moto de caractère, qui ne triche pas et qui vous le rend bien. Préférez les petites routes, car c’est là que cette moto révèle tout son potentiel. En revanche, les trajets en milieu urbain ne lui conviennent pas vraiment : elle chauffe rapidement et sollicite fortement son système de ventilation.
Et la concurrence dans tout ça ?
| Modèle | Puissance (ch) | Couple (Nm) | Poids (kg) | 0–100 km/h (s) | Autonomie (km) |
|---|---|---|---|---|---|
| Ducati Streetfighter V4S 2025 | 214 💚 | 123 Nm | 201 kg* | 3,0 s 💚 | 224 km 💔 |
| KTM 1390 Super Duke R (2025) | 188 ch | 145 Nm 💚 | 200,5 kg | 3,2 s | ~280 km💚 |
| MV Agusta Brutale 1000 RR | 208 ch | 116,5 Nm | 186 kg 💚 | 3,15 s | ~250 km |
| Aprilia Tuono V4 2025 | 180 ch 💔 | 121 Nm | 209 kg | 3,2 s | 233 km |
| BMW M 1000 R 2025 | 205 ch | 113 Nm💔 | 199 kg | 3,2 s | 258 km |
| Kawasaki Z H2 2025 | 197 ch | 138 Nm | 239 kg 💔 | 3,2 s | 224 km💔 |
